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Le talent inégalé de la Fanfare Ciocarlia pour allier leurs cuivres balkaniques à des touches de jazz, de pop et rock, tous exécutés avec une précision folle à des tempos vertigineux, leur a donné un statut culte et en a fait un élément permanent de la scène musicale allant de du punk au classique. Deux décennies et demie, des milliers de spectacles et 9 albums studios plus tard, la Fanfare Ciocarlia est au sommet de sa carrière lorsqu'une pandémie a choqué le monde. Cet événement sans précédent a signifié la même chose pour eux que pour des millions d'autres artistes dans le monde : un arrêt brutal de tout travail. Et alors que le monde semblait au point mort, les nombreux fans du groupe sont devenus actifs et les ont aidés à célébrer leur 25e anniversaire prévu de longue date, album avec un soutien financier et des mots d'encouragement. Et voici le résultat : It wasn't Hard to love you est une ode musicale des légions de fans à la Fanfare Ciocarlia. C'est le dernier chapitre de l'histoire d'un big band d'un petit village, un groupe qui veut faire sourire les gens et un groupe qui aspire à un long avenir de concerts palpitants jusque tard dans la nuit.

Alchimie musicale entre notre Occident venté et pluvieux et l'Orient si proche dont les instruments sont la trompette, l'accordéon et des percussions, et les métaux précieux, la musique modale non tempérée, la micro-tonalité et le quart de ton. Quésaco ? Nul besoin de comprendre pour apprécier car cette musique résonne en nous, dit-on, comme une langue originelle ici et là-bas. Paroles et musiques prises au vol, envolées mystiques et amoureuses, histoires louches aux frontières, se mêlent, s'emmêlent, s'entremêlent pour mieux nous faire voyager mais aussi nous perdre.

Fela Kuti, militant légendaire et initiateur du mouvement afrobeat, a utilisé sa musique pour dénoncer les injustices sociales et la corruption politique dans son pays natal, le Nigeria. Son héritage s'étend sur des décennies et des genres, touchant au jazz, à la pop, au funk, au hip-hop, au rock, et au-delà. Si cet impact se fait sentir au Nigéria et dans le monde entier, il a également beaucoup touché le fils de Fela, Femi, et son fils Made, qui portent tous deux son héritage en tant que porteurs de flambeau du changement. Les deux albums qui composent Legacy + sont imprégnés de la tradition de l'afrobeat inventée par Fela, mais chacun offre également sa propre vision unique.

Masibol (Femmes fortes) est l'album hommage aux femmes caribéennes du plus vieux groupe antillais. Pour la première fois depuis Marronnage, il y a plus de dix ans, le groupe s'est réuni pour composer et enregistrer avec Ralph Thamar, le chanteur mythique. Le tableau illustrant la pochette est de l'artiste martiniquaise Valerie John.

A la fin des années 50 en Jamaïque, le mento est LA musique du moment. Denzil Laing, percussionniste et chanteur monte un trio qui changera plusieurs fois de noms (Wigglers, Denzil Laing Trio, The Wrigglers, Denzil Laing & The Wrigglers...) pour jouer dans les hôtels et les clubs. Peu d'infos ont traversé les époques sur sa période mento, juste une poignée de disques. Il a ensuite poursuivi sa carrière dans le rocksteady et le reggae comme tant d'autres, enregistrant avec les plus grands (Clancy Eccles, Burning Spear, Toots and the Maytals...).

Après avoir fait trembler les pistes de danse des années 1970 et 1980 en ayant su teinter de son groove afro toutes les musiques du moment (soul, funk, disco et hip hop), Manu Dibango est à la fin des années 1980 le parrain tutélaire des musiques noires du tout Paris. Entre 1989 et 1992, il enregistre le cycle Negropolitaines. Son idée, mettre en valeur le répertoire du continent et réunir la fine fleur des musiciens africains de la capitale autour d'une messe intime et festive, dont il serait le grand aumônier. Afro-beat, high life, mbaqanga, soukouss, rumba (jusqu'à la biguine afro-antillaise)... tous ces genres passent sous la houlette bienveillante du sax de l'artiste... Il sera couronné par une Victoire de la musique en 1993 ; Papa Manu devient alors le pape de la world music pour le grand public et pour toute une génération qui va le (re)découvrir. Les labels Frémeaux & Associés et Soul Makossa sont fiers de se réunir pour permettre la republication de ces enregistrements initiée par Manu Dibango.

Contraction de Bombay (devenue Mumbai), coeur vibrant de l'industrie cinématographique indienne en langue hindi, et du Hollywood californien, l'appellation "Bollywood" apparaît dans les années 1970 sous la plume de journalistes, sans que nul ne puisse en revendiquer la paternité. Ce recueil se devait de plonger aux sources musicales de ces chansons de film, devenues au fil du temps une caractéristique prédominante de la culture indienne au sens large. Plusieurs titres renvoient aux chants dévotionnels et à l'héritage ancestral de la tradition théâtrale indienne, du ramila, reconstitution de la vie de Ram, roi mythique et avatar du dieu Vishnou, au nautanki, opéra folklorique du Nord de l'Inde dérivé de contes romantiques, historiques ou mythologiques, en passant par le tamasha, genre dramatique marathi du Maharashtra (centre-ouest) accompagné de chant et de danse.

Più forti ("Plus forts") est un voyage où se mêlent les échos de la polyphonie, du folk, du pop-rock et des sonorités du monde. Sans rien abandonner de ce qu'ils sont, avec des textes d'une force profonde, I Muvrini nous offrent leur univers vocal, poétique, et cette dimension spirituelle qu'ils héritent de la polyphonie corse. Più Forti, ce sont 16 titres qui frappent au coeur et parlent aux consciences. Inclus un émouvant duo avec Gérard Manset sur la chanson culte Il voyage en solitaire.

Virtuose reconnu des uilleann pipes, flûtes et whistles, Eoin Dillon, co-fondateur du groupe historique Kila, nous livre ici le troisième album sous son nom. C'est sans nul doute celui qui lui correspond le plus. Entouré de musiciens émérites, Eoin insuffle un nouvel élan à la musique irlandaise. Ses compositions originales sont inventives et non dénuées d'humour. Ses poèmes, liés à chacun des titres, figurent dans le livret.

Joulik est un trio vocal et instrumental voguant entre chants traditionnels revisités et musiques créatives du monde. Par le jeu et l'expression, alliant virtuosité, simplicité, fougue et sensualité, il émane de leur musique des paysages lointains, remplis d'une grande émotion. La voix, empruntant des langues d'ici et d'ailleurs, se mêle aux couleurs de la guitare, du oud, du violoncelle, de la mandole, de l'accordéon et des percussions qui tour à tour nous embarquent subtilement dans des ambiances métissées, poétiques ou endiablées.